La bonne forme du cuir français et européen

Le cuir en Europe

Alors que certains secteurs sont complètements dominés par un pays ou une région du monde, les exportations de cuir sont relativement bien partagées sur l’ensemble des continents. Seule l’Afrique est encore en retard, bien que certains cuirs (autruche, zèbre, …) ne proviennent que de ce continent. L’Europe, et donc la France, tirent bien leur épingle du jeu, ce qui n’est pas si courant.

 

Sacoches en cuirSi l’Asie est le premier exportateur mondial de peaux et de cuir, avec 49 % du marché, l’Europe, de par sa tradition d’élevage, se positionne au second rang, avec 35 % en valeur. Le tissu industriel européen du cuir se compose de 3 000 tanneries, essentiellement des PME et emploie environ 50 000 personnes. La grande majorité de ces entreprises sont concentrées dans le sud de l’Europe, mais elles existent dans la totalité des pays de l’UE, à l’exception du Luxembourg. Certaines régions dans lesquelles le travail du cuir est traditionnel dépendent en grande partie de cette industrie.

 

Les revenus européens issus du travail du cuir représentent près de 8 milliards d’euros. Les tanneurs européens, de par leur longue expérience, la grande variété de cuirs travaillés, de techniques maîtrisées, ainsi que les investissements réalisés en termes de R&D, sont capables de rester relativement compétitifs.

 

La filière cuir: un des fleurons de la France

L’ensemble de la filière cuir, en France, compte 8 000 entreprises pour 80 000 emplois et représente 15 milliards d’euros de chiffre d’affaire. Les expotations concernent environ 75 % des peaux françaises et 40 % des produits finis. Parmi les derniers pays d’Europe avec l’Italie et l’Espagne à fabriquer de la maroquinerie, la France, elle, a opté pour les produits haut de gamme.

En ce qui concerne le traitement des peaux brutes, avec seulement 50 entreprises et 500 salariés, notre pays est le troisième exportateur mondial de cuir, derrière les États-Unis et l’Australie. Bien qu’il s’agisse d’un marché de niche, avec une balance commerciale excédentaire depuis 1980, ces chiffres sont remarquables.

Les artisans français importent 40 % des peaux dites exotiques car leur savoir-faire leur permet d’être pratiquement les seuls à savoir les travailler avec qualité. De plus, l’industrie du luxe leur offre de nombreux débouchés.

 

Industrie luxe rayonnement international

Le secteur du luxe, dont de nombreuses entreprises sont françaises, participe à la bonne santé de la filière cuir. Elles sont pratiquement les seules, au cours de ces dernières années à ne pas subir la crise. Les plus grandes maisons travaillent les cuirs les plus nobles qui se trouvent sur le territoire et auxquels elles apportent leur valeur ajoutée. Ces produits sont ensuite exportés à 90 % et vendus avec de fortes marges. Ce rayonnement du « luxe à la française » est bel et bien le moteur de tout le secteur. Le seul frein à cette croissance pourrait, au final, venir du manque de matière première de qualité.