La silice, produit miracle pour le tannage du cuir 

 Les gros progrès du tannage du cuir

L’industrie européenne du cuir rencontre, au cours de ces dernières années, deux problèmes majeurs. Le premier est dû aux réglementations de plus en plus sévères en matière de tannage du cuir et de protection de l’environnement. Le traitement des rejets du tannage du cuir représente un coût très important pour les ateliers. Le second est la concurrence des pays asiatiques qui sont capables de proposer des produits moins onéreux. Heureusement, une nouvelle technique de prétraitement des peaux, capable de répondre à ces deux besoins vient de voir le jour.

 

 Le tannage du cuir ou le chrome ennemi de l’environnement

Les industriels européens du tannage du cuir, devant ce constat, demandent à leur principal fournisseur de produits chimiques, le groupe Hoechst, de trouver une nouvelle méthode de tannage du cuir qui respecte l’environnement et réduise, en même temps leurs coûts de production. Soutenu par la Commission européenne, les laboratoires français du groupe démarrent, en 1991, un important projet de R&D.

 

Le tannage du cuir est le fait de rendre la peau imputrescible et de lui donner les qualités nécessaires pour la fabrication de produits de maroquinerie. Dans 80 % des cas, l’agent tannant utilisé est à base de chrome ou de sels métalliques. Les solutions tannantes rejetées contiennent ces molécules qui sont à l’origine de l’atteinte à l’environnement.

 

 Tannage du cuir à la silice : une idée vieille de 75 ans

Silice pour le tannage du cuirLes recherches se sont orientées vers des tests effectués dans les années quarante au cours desquels la silice remplaçait le chrome. Il s’agit d’un élément minéralogique très présent dans le sable. Les résultats obtenus alors furent décevant car le cuir obtenu était de mauvaise qualité. Mais, les propriétés non polluantes de ce produit l’emportèrent et de nouvelles recherches furent lancées.

 

C’est en utilisant des particules de silice extrêmement fines, en suspension dans l’eau que les chercheurs ont réalisé un tannage du cuir qui permet au chrome d’être presque complètement absorbé par le cuir. La concentration en chrome des déchets est alors divisée par 100, le traitement est moins onéreux pendant que la qualité finale du cuir s’en trouve améliorée. Le résultat obtenu est donc supérieur à la demande initiale.