Le grain du cuir, naturel ou travaillé

Comment distinguer le grain d’un cuir?

Le cuir, qui était autrefois utilisé pour ces qualités de solidité et de tenue dans le temps, est rentré, au cours des trente dernières années dans la conception d’objets de la vie quotidienne, mais aussi dans l’industrie vestimentaire. De plus en plus, les artisans producteurs et surtout les créateurs de mode tendent à aller vers un raffinement absolu de ce matériau, lui donnant sans cesse de nouveaux débouchés ou aspects. Mais, lorsque l’on se retrouve en position d’achat, la plupart d’entre nous se retrouve bien démunis car il existe une grande méconnaissance, ne serait-ce que concernant l’aspect de surface d’un cuir. C’est d’ailleurs de ce thème qui sera développé au cours de cet article, sans jamais s’aventurer sur celui de la qualité, qui est toute autre.

Pièce de cuir avec un grain épais

 

Le grain d’un cuir est le premier élément qui peut jouer sur l’aspect visuel ou tactile. Sa connaissance est un préalable à l’étude des diverses esthétiques qu’il est possible d’apporter au matériau. Ce grain correspond en fait au relief de la surface et peut être épais ou fin, régulier ou irrégulier, large ou petit. S’il est fin et petit, le cuir prendra un aspect lisse. A l’inverse, un grain épais et large donnera un aspect très brut. Ce premier élément permet déjà de réaliser une première sélection, en fonction des goûts de chacun.

 

Ce grain est-il naturel?

Un cuir à grain plus finNous venons d’évoquer le fait que le cuir peut avoir différents grains ou textures. Mais, en fait, lors de la transformation des peaux en cuir, le grain d’origine disparait. Les peaux sortent des foulons sous la forme d’une surface blanchâtre est quasiment translucide. Le tanneur doit leur redonner le grain qu’appréciera le consommateur dans les boutiques. Cette opération est baptisée liégeage. L’ouvrier aplatit le cuir au moyen d’une pièce de liège, utilisée comme un gant. Ce processus est uniquement réalisé à la main. Le grain du cuir, alors obtenu dépend du nombre de passages et de leur sens.

 

  • un passage unique dans le sens de la longueur de la peau est appelé « liégeage à deux quartiers » et donne un cuir au grain long
  • deux passages effectués perpendiculairement, ou  » liégeage à quatre quartiers  » donneront un gros grain carré
  • quatre passages ou un  » liégeage à huit quartiers  » ou encore deux passages supplémentaires dans le sens des diagonales offriront un grain petit et arrondi.

Il est par exemple assez facile de distinguer ces niveaux de travail sur les surfaces importantes d’un canapé.

 

Un grain par cuir

Malgré le fait que la surface naturelle tende à disparaître au cours de la préparation des peaux, il est cependant reconnu que certaines origines soient plus adaptées à la présentation d’un grain.

  • le cuir de buffle possède un grain naturel irrégulier qui laisse apparaître un relief important. Il s’agit d’un cuir de grande qualité, résistant dans le temps.
  • Le cuir de vachette ou de bovin, a un grain relativement marqué, qui résiste très bien à l’épreuve du temps. L’industrie l’utilise le plus souvent dans la fabrication de canapés.
  • Le cuir de veau possède un grain moins marqué et bien plus fin que celui de vachette. Mais, la jeunesse de cette peau apporte une grande souplesse, ainsi que de la douceur. La contrepartie est que ce cuir sera plus fragile et nécessitera un plus grand entretien.